Grandir, vieillir : le traitement du langage tout au long de la vie

Le langage évolue avec l’âge, mais il ne suit pas une trajectoire linéaire.
Du babillage aux troubles cognitifs liés au vieillissement, EFL explore les transformations du langage à chaque étape de la vie, en croisant linguistique, psychologie, neurosciences et phonétique clinique. Une plongée dans la plasticité cérébrale et les mécanismes de la communication humaine.

Le cerveau humain cartographié par le langage

Cette image symbolise la manière dont les fonctions langagières se déploient, évoluent et se transforment au fil de la vie, de l’enfance au grand âge. Un rappel visuel du lien profond entre langage, cognition et identité.

© Photo de meo @Pexels

Un axe central pour comprendre le langage comme processus vivant

Le langage n’est pas un acquis figé. Il se construit, se transforme, s’adapte. À la naissance, il émerge progressivement à travers la perception auditive, le jeu vocal, puis l’acquisition des structures grammaticales. En vieillissant, il peut se fragiliser : ralentissement lexical, troubles articulatoires, atteintes neurodégénératives.

L’objectif de cet axe est de comprendre les mécanismes cognitifs et neuronaux qui façonnent notre capacité linguistique à travers les âges, et de documenter les trajectoires normales comme atypiques du développement langagier.


Questionnements scientifiques de la thématique

  1. Comment le cerveau construit le langage dans la petite enfance ?

    • Rôle des interactions précoces dans l’acquisition du langage.

    • Développement des capacités de traitement phonologique, syntaxique et sémantique.

  2. Comment la parole évolue-t-elle avec l’âge ?

    • Étude du vieillissement normal : ralentissement des temps de réponse, maintien ou déclin lexical.

    • Analyse des processus compensatoires mis en place par le cerveau (plasticité).

  3. Quels sont les signes précoces de troubles cognitifs dans le langage ?

    • Détection des troubles du langage liés au vieillissement pathologique (Alzheimer, Parkinson, AVC…).

    • Utilisation du langage comme biomarqueur non invasif de certaines pathologies neurologiques.

  4. Quels effets des dispositifs technologiques ou médicaux sur les compétences linguistiques ?

    • Étude des conséquences linguistiques d’implants cochléaires, prothèses auditives, etc.

    • Analyse fine de la récupération langagière post-chirurgicale ou post-traumatique.

  5. Quels sont les liens entre langage et bien-être cognitif ?

    • Importance de la parole dans la construction de l’identité.

    • Effets du maintien de la communication sur la santé mentale des personnes âgées.


Méthodologies déployées

Le projet mobilise un large spectre de méthodes intégrées :

  • Expériences comportementales : évaluation de la compréhension, de la production, de la mémoire verbale.

  • Neuroimagerie (EEG, IRMf) : observation de l’activité cérébrale au cours de tâches linguistiques.

  • Phonétique clinique : analyse fine de la production vocale chez les jeunes enfants et les personnes âgées.

  • Corpus longitudinaux : suivi d’individus sur plusieurs années pour observer l’évolution langagière.

  • Analyses comparatives : entre populations typiques et atypiques, entre âges, entre langues.


Applications et retombées concrètes

  • Éducation : meilleure compréhension des rythmes d’acquisition du langage pour adapter les méthodes pédagogiques.

  • Médecine et neuropsychologie : identification de marqueurs linguistiques pour le diagnostic précoce.

  • Technologie : amélioration des aides à la communication (IA, interfaces vocales adaptées au vieillissement).

  • Politique de santé publique : sensibilisation à l’importance du langage comme facteur de bien-être mental et social.


Partenariats

  • Travaux menés en lien avec les unités INCC, LLF, ALTAE et le Laboratoire de phonétique et phonologie (LPP).

  • Approche transversale intégrant la psycholinguistique développementale, la neurolinguistique et la linguistique formelle.

  • Collaboration étroite avec les écoles doctorales et masters spécialisés (PGSL, cog-SUP, ED622).


En résumé

L’axe « Grandir, vieillir » du projet EFL vise à cartographier la vie du langage dans le cerveau humain, de ses balbutiements à ses fragilités, pour mieux comprendre ses forces, ses variations, ses pathologies – et pour concevoir demain des outils, des politiques et des pratiques plus respectueuses de notre trajectoire linguistique.

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